Requin Baleine

La Peau
du Requin

Un blindage vivant et un véritable organe sensoriel

Des variations selon les espèces

Certaines espèces, comme le requin mako ou le requin-tigre,
ont des denticules plus larges et plus épais,
ce qui leur offre une meilleure protection
contre les morsures ou les abrasions
(indispensable dans les environnements rocheux ou lors de combats).

D’autres, comme le requin renard, ont une peau plus souple,
optimisée pour la discrétion et l’agilité.

La peau du requin, loin d’être une simple enveloppe,
c'est une armure high-tech naturelle,
conçue pour protéger, propulser et renseigner.
C’est un exemple spectaculaire de coévolution entre forme et fonction.

C’est cette protection passive, naturelle et permanente
qui a inspiré des revêtements antibactériens biomimétiques
pour des usages concrets :
hôpitaux, coques de bateaux ou textiles techniques.

La peau des requins n’est pas lisse, ni douce au toucher.
Elle est rugueuse, presque comme du papier de verre.
Cette rugosité est due à des structures microscopiques appelées écailles placoïdes, aussi nommées denticules dermiques.
Ce système unique leur confère à la fois protection, efficacité hydrodynamique, et même des propriétés antibactériennes.

La peau du requin : un blindage vivant

Des denticules dermiques des mini dents sur le corps

Les écailles des requins ne ressemblent pas aux écailles des poissons osseux.

Chaque denticule dermique est en réalité une structure similaire à une dent :
elle po
ssède une base en dentine,
recouverte d’un émaillage,
et implantée dans la peau
comme une dent dans la gencive.


Ce sont littéralement des dents microscopiques recouvrant tout leur corps.

Leur orientation (toutes inclinées vers l’arrière) et leur forme particulière
réduisent les turbulences de l’eau autour du corps du requin.
cela crée un effet de micro-canaux
qui diminuent la résistance à l’eau,
améliorant ainsi la vitesse et l’économie d’énergie pendant la nage.

Ce principe a même inspiré des matériaux de combi de nage olympique et des coques de bateaux.

Une barrière naturelle contre les infections

Les bactéries et algues ont besoin d’une surface plane pour pouvoir former un biofilm, une colonie organisée qui permet leur prolifération.

La surface des denticules est si rugueuse, étroite et mouvante
(le requin nage en permanence),
qu’elle ne leur laisse pas le temps ni l’espace de s’ancrer, ce qui réduit considérablement la formation de ces biofilms,
première étape de nombreuses infections cutanées

La peau du requin est constamment renouvelée. Les denticules s’usent naturellement avec le temps et sont remplacés, ce qui empêche également l’installation durable d’organismes pathogènes.

Des études ont démontré que la peau de certains requins (comme le requin citron) est capable de réduire la colonisation bactérienne de plus de 85 % par rapport à une surface lisse.
Ce phénomène est entièrement mécanique, et non chimique : il ne repose sur aucune sécrétion, mais uniquement sur l’architecture de surface.

Une peau ultra-sensible, véritable organe sensoriel

Sous les denticules se trouve une couche dermique truffée de capteurs sensoriels.
La peau du requin est capable de détecter :

  • les vibrations dans l’eau,

  • les courants,

  • les changements de température,

  • et même certaines substances chimiques.

Cette sensibilité exceptionnelle fait de la peau du requin un organe sensoriel à part entière, comparable à une interface tactile naturelle.

Elle complète d’autres systèmes sensoriels comme la ligne latérale, utilisée pour détecter les mouvements de l’eau, ou les célèbres ampoules de Lorenzini, qui captent les champs électriques émis par leurs proies.

Ce système sensoriel combiné permet aux requins de chasser avec une extrême précision,
y compris dans l’obscurité ou lorsque la visibilité est faible.
Leur peau devient ainsi un véritable outil de survie, à la fois défensive et offensive, capable de percevoir des informations invisibles à l’œil humain.